Chronologie récapitulative de l'histoire impériale
0 : Dujûn prend le contrôle de Dominia et entreprend de reconstruire la ville.
2 : Dominia possède enfin une armée et part conquérir Danor. Création de l'Empire de Kohr.
3 : Conquête de Delnam et Escania par l'armée Impériale.
14 : Mort de Dujûn, Vizlorna devient Second Empereur.
52 : Vizlorna laisse sa place à un successeur.
214 : Une garnison part fonder l'Académie Arténienne.
1230 : Mort de Vaganor le quarante-huitième empereur, avènement de l'Empereur Masqué
1241 : Début de la Grande Guerre.
1548 : Prise de Blancastel, disparition des Ithoriens. Prise de Kival et d'Angelune.
1551 : Dujûn est renvoyé en Kohr par les Dieux et découverte de la supercherie de Vizlorna
RetourDominia comme coeur de l'Empire
«
Il fut un temps de noirceur où un Héros se distingua. Dujûn. Dujûn le fier, le fort, Dujûn qui avait sauvé Dominia et sa population d’une menace plus terrible que la simple mort. Dujûn qui incarna, dés ce moment là, l’espoir de toute une Nation en devenir…
Tout était détruit. Les paysages étaient noirs de cendres et la terre comme stérilisée. Tout était à reconstruire et le puissant Dujûn s'imposa bien vite comme un leader respecté, un catalyseur des passions. C’est lui qui organisa Dominia à la reconstruction et c’est sous ses instructions que les habitants se mirent à la tâche. En une semaine, de nouvelles graines étaient en terre. En deux mois, presque toute trace du Fléau avait disparue. Seuls les marécages semblaient vouloir rester indéfiniment, cuisant témoignage de la puissance destructrice dont nous avions réchappé…
En ces temps, les mémoires étaient encore emplies de peurs et de doutes, et Dujûn se porta garant de la mise à bas d’une ère incertaine où les hommes vivaient séparés les uns des autres, en cœur comme en esprit. Les petits villages étaient trop exposés aux menaces et seuls les fous osaient encore parcourir nos immenses Contrées emplies de loups et de brigands. ‘
L’union fait la force’, répétait Dujûn l’Etincelant, et tous lui firent confiance.
Deux ans passèrent durant lesquels Dominia se dota de la plus efficace armée qu’un homme pu jamais décrire. Dujûn le Fort insufflait à ses suivants l'envie de ne jamais baisser les bras et tous étaient prêts à mourir pour lui et sa cause. C’est aussi en ce temps que les premières grandes guildes marchandes se formèrent , dopées par le besoin croisant de fournir de nouvelles armes à ces nouveaux guerriers. Ainsi, le commerce à Dominia se mit lui aussi à prospérer. Alors, le destin de notre civilisation bascula.
C'est en l'an 2 que la légendaire Armée se mit en marche vers la ville Sainte de Danor, située peu à l'Est. Les habitants décrivirent les soldats qui entrèrent dans leur ville comme « les guerriers des Dieux », organisés et impressionnants. Sans que nulle bataille éclate, un traité fut conclu avec le Clergé de Dallia et ainsi fut décrété qu'à partir de ce jour, la belle Danor serait entièrement rattachée à la puissante Dominia.
Deux mois plus tard, dans la plus grande cathédrale de la Capitale, devant une foule de notable et de Prêtres sans nul précédent, Dujûn s'autoproclamait Premier Souverain de Kohr, créant par là-même un Empire qui ne cessa dés lors de gagner en puissance.
Tour à tour en l’an troisième, l'implacable armée Impériale menée par l’Empereur conquit Delnam et Escania sans qu'il y eût la moindre effusion de sang. Sans que l’Histoire n’explique pourquoi, la Fort Dujûn arrêta ses conquêtes à ce stade, laissant la prospère Sardân parfaitement libre.
C’est d'ailleurs pourquoi Sardân a toujours incarné un cas à part dans la construction de l'identité Impériale. Encore aujourd’hui, d’ailleurs, la plupart des habitants de la Perle se considèrent comme Sardânais avant que d’être Kohriens. »
’De l’identité Impériale’, par Tylo, Prêtre enlumineur de la PerleLa valse des empereurs
« Le Grand Dujûn s'éteint en l'an 14 et si des rumeurs d’assassinat circulèrent, nulles ne furent confirmées. Hélas, le Premier Empereur était devenu la proie d'une certaine paranoïa dans les derniers cycles de son prospère règne et beaucoup avaient pâti des mesures radicale que le Fondateur prenait pour se prémunir des complots. Dujûn resta néanmoins un Héros National et laissa une profonde empreinte dans le cœur de l’Empire.
A peine le Premier fut-il mis en terre que les avides Conseillers Impériaux, dont certains à la perfidie redoutée, commencèrent à se battre pour la succession. Pendant de longs, trop longs jours, on craignit même sérieusement la division de Kohr en plusieurs royaumes distincts. Tout l'univers paraissait suspendu à un mot, à un nom émanant du Concile du Palais... Pendant de longues nuits sans sommeil, on spécula ainsi sur quel Conseiller prendrait le pas sur les autres et succèderait à Dujûn l’Unique.
A l’aube du cinquième jour, en une étrange procession, les Conseillers vinrent sur la place de Dominia pour annoncer qu’ils avaient définitivement arrêtés leurs choix. L'Empire ville cessa de respirer jusqu’à l’annonce du nom du successeur du Premier Empereur. Vizlorna. Tous les Conseillers avaient fini par choisir le Baron Vizlorna…
La surprise fut de taille : en ces temps, le redouté Baron Vizlorna était l'homme qui dirigeait Sardân d’une main de fer. Le Baron Vizlorna, à la fortune colossale et au sourire charmant, dont on ne pu jamais percer les moyens qu’il mit en œuvre pour accéder au pouvoir suprême. Certains murmurèrent qu’il avait fait enlever les femmes et les enfants des Conseillers. D’autres qu’il avait versé des pots-de-vin astronomiques. D’autres encore que le Baron était simplement un Politicien habile et tout indiqué pour occuper la fonction de Souverain... Toujours est-il que Vizlorna devint Second Empereur. Le rattachement de la très riche Cité de Sardân à l’Empire de Kohr qu’il annonça le soir même lui valu un certain prestige qui assura définitivement sa nouvelle position. Il régna de l’an 14 à l’an 52 et fut surnommé l'Empereur Secret. De fait, s’il administra parfaitement l’Empire, ses méthodes demeuraient totalement obscures et l’homme ne s’exposait en dehors du Palais qu’extrêmement rarement, lors d’occasionnels discours nocturnes. Il n’eut aucun désir d’expansion territoriale à la différence de son prédécesseur.
En 52, le Baron laissa sa place à un autre homme dont l’histoire ne retint même pas le nom. A l’heure où je couche ces lignes sur le parchemin, les archives de la bibliothèque Impériale de Dominia ne comportent aucune trace des anciens Empereurs depuis Vizlorna jusqu'au cycle 1229. Tout juste quelques allusions, ici et là, trouvables après trop d’heures de recherche… Nous savons tout juste que dans cette période fut mis en place le système du Grand Intendant, représentant officiel et Voix du Souverain devant le Peuple et qu’il y eut successivement 48 Empereurs différents sur le trône avant la Grande Guerre.
Un ouvrage, toutefois, retint particulièrement mon attention. Il est dit qu’en 214, un Archimage de l’Empire signa un accord avec l'Empereur en place et obtint une garnison de 1 000 soldats pour emmener ses élèves Apprentis Sorciers dans les terres arides du Sud. Il avait pour but de fonder une Académie de magie, loin des regards désapprobateurs de ceux qui considéraient l'alchimie et les arts profanes contraire à l'éthique Divine… Après deux ans de travaux, l'Académie Arténienne naquit bel et bien dans le désert de poussière et les élèves y vinrent en grand nombre étudier les arts de la magie. Hélas, un siècle et demi après sa fondation, l'école toute entière fut rasée par une explosion incommensurable, et aucun des Mages qui s'y trouvaient ne survécu. On pleura longtemps les morts puis on fit la fête à Dominia, heureux à la pensée que l'Académie n'avait pas été érigée au centre de la Capitale... »
‘De Dujûn au cycle 1229’, par Dame Analise, scribe Impériale L'avènement de l'Empereur Masqué
« En 1229, un Empereur du nom de Vaganor régnait sur Kohr depuis déjà douze ans, lorsqu'il fut soudainement atteint d'une maladie incurable. Malgré les messages rassurants à la population, tout le monde eut la conviction qu’une si soudaine et violente maladie était artificielle, provoquée par la magie ou un procédé plus sombre encore. L’Empereur délirait, était en proie à d’irrationnelles peurs et on sentit Kohr prêt à lui-même se morceler…
Quatre mois plus tard, Vaganor était mort. Même parmi les plus puissants prêtres d'Ithoria dépêchés sur place, personne n’était parvenu à endiguer le mal. Aujourd'hui encore on ne sait pas quoi –ou plutôt devrais-je écrire ‘qui’- est la cause de cette disparition tragique, et cela reste une des plus grandes affaires non élucidées de nos Contrées.
Hélas, Vaganor n'avait pas désigné de successeur avant de mourir et, bien légitimement, la population se demanda qui serait le nouveau Souverain... Mais la réponse ne se fit pas attendre. Dès le lendemain de la mort de Vaganor, la Grande Intendante Anja, qui représentait la Voix de l'Empereur auprès du peuple, vint annoncer sur la place publique que le nouvel Empereur était sur le trône mais que celui-ci ne ferait pas connaître son identité. La population pensa que Vaganor n’était peut-être pas mort mais que, honteux de sa folie, il avait repris les rênes du pouvoir anonymement…
Grave erreur.
Des changements étranges se produisirent. Plusieurs Généraux de l'armée Impériale "disparurent" subitement et furent remplacés par de parfaits inconnus. Des Gardes Phoenix furent victimes d’accidents troublants. Des Politiciens d’empoisonnements… Des lois furent décrétées, rendant certaines guildes commerciales arbitrairement plus puissantes aux détriments d’autres, et les quelques malheureux qui tentèrent de s’opposer aux évolutions furent balayés comme des fétus de paille. Le nouvel Empereur avait le soutien du Peuple et de la classe dirigeante grâce à de subtiles mesures ainsi que via un régime de terreur et ne souffrit d’aucune remise en cause de son pouvoir… »
’L’avènement du Masque’, par Loge, conteur de DanorLa Grande Guerre
« Alors que les relations entre Kohr et Ithoria semblaient aller au mieux, en 1241, l’Empereur Anonyme avertit la population qu’Ithoria préparait une invasion de Kohr. Il fit alors construire le Grand Mur, qui aujourd’hui est encore debout. Des troupes se postèrent un peu partout. Des citoyens furent recrutés pour grossir les rangs de l’armée, les forges Impériales se mirent à cracher la plus noire fumée en redoublant les fabrications d’armes et on se prépara pour le jour inévitable où la bataille commencerait…
De l’autre côté, Ithoria avait démenti les rumeurs d’invasions. Le Roi de l'époque, le Grand Thadel, pensa que ces troupes Impériales amassées à la frontière n’étaient qu’un prétexte pour une invasion prochaine de son Royaume. Kohr refusa de retirer ses hommes, voyant dans la spéculation de Thadel une stratégie pour amener Kohr à baisser sa garde. Ithoria construisit à son tour une grande muraille parallèle à celle de Kohr, les deux hauts édifices étant sépares par une immense plaine semi-désertique.
Quelques jours plus tard, le Grand Prêtre Keldarite de Kival déclara qu’il sentait dans les motivations de l’Empire le mensonge et la trahison. Trois lunes après, la Guerre éclata entre les deux pays. Paladins contre Cavaliers, Prêtres contre Inquisiteurs, Arbalétriers contre Archers… Le sang se mit à couler, inexorablement.
Les troupes Ithoriennes parvinrent en quelques jours à passer la muraille Impériale, malgré une armée Kohrienne fortement entraînée. Deux jours après la défaite d'Escania lors de laquelle les troupes Ithoriennes prirent la moitié Est de la ville, l'armée Impériale se retira derrière le fleuve, et défendit l'accès aux ponts. Ithoria ne pouvait avancer plus loin.
Puis de nombreux Mages de la Confédération Arténienne vinrent s'ajouter aux forces Impériales, renversant radicalement la balance. Usant adroitement de l'atout tactique que constituaient les ponts, le Général Galémir réussit à reprendre le contrôle du territoire Impérial jusqu'au Grand Mur.
Au cours des années suivantes, la situation se stabilisa, et aucune des armées ne parvint à franchir de nouveau la muraille. Un accord fut signé, comme quoi les navires marchands seraient considérés comme neutres et pourraient se rendre du port de Sardân à celui d'Angelune, et réciproquement. Une entente tacite sembla s'instaurer entre les deux pays au cours des décennies suivantes, et on arriva à une paix relative.
Les deux redoutables Nations étaient officiellement en guerre, mais aucune d'entre eux ne parvenant à prendre l'avantage, le calme régnait entre les deux murailles et les incursions demeuraient rares...
1547. La situation n’avait guère changé. Cela faisait bientôt plus de trois siècles que la guerre s’étendait inlassablement. On le prenait à la rigolade, mais je crois qu’il était sérieux, le légionnaire qui disait qu'aucun vainqueur n'émergerait jamais. C’était un elfe, lui, il était là depuis le début sur cette bataille. Trois cent cycles sur ce mur, à combattre, et attendre ! Pour nous, l'arrivée des arténiens à nos côtés signifiait la victoire, lui savait que ça ne suffirait pas tout-à-fait, et il le disait.
Il a fallu attendre 1548 pour le faire changer d’avis, l’ancêtre des légionnaires, avec un dernier ajout à nos forces, celui des mercenaires de la Compagnie Noire. Ça a été le petit plus qui a fait la différence entre les forces en présence, et qui nous a fait gagner cette fichue guerre. Une belle brochette de saligauds, mais par la panthéon, quelle efficacité ! Ils ont incendié le Temple Ithorien de Blancastel. Ça a fichu un beau bazar chez ceux d’en face, et les a complètement désorganisé.
Assez vite après ça, pour arrêter les conquêtes, ils ont demandé la paix. Ça a signé la fin de la guerre. Pendant les pourparlers, tout leur peuple à disparu, ou presque. Il en restait à Gardebois, et à Montargent, mais pas de quoi menacer l’Empire. Les mercenaires se sont installés à Kival, des Orcs à Angelune. L’Empire a laissé ces terres vivre leur vie.
Il faut dire que l’Empire a eut d’autres chats à fouetter après ça. Les relations avec l’Union d’Havrebois se sont dégradées, lentement, une sale ambiance, mauvaise, qui s’est installée entre les deux. Nous autres, légionnaires, on a jamais trop su de quoi c’est venu, tout ce qu’on a su c’est qu’il a fallu aller se battre, à un moment. Pour défendre l’Empire. Il a même fallu envoyer des troupes dans le Sud, attaquer chez eux, pour que ça s’arrête.
Ça s’est fini, du moins en ce qui concerne les combats. Mais ça a pas arrangé grand-chose, la situation est toujours aussi malsaine qu’avant les combats. Je me fais trop vieux pour ce genre de bêtises, bientôt, la Légion, ça sera terminé pour moi, je laisserai la place aux jeunes…"
‘La Muraille de Sang’ par Holic, Chroniqueur du Régiment des TigresLe Retour de l’Elu
"Kohr semble aujourd'hui faire face à la fatalité de son destin, après des années de luxure et de corruption les dieux abattent sur notre prospère territoire plaies et malheurs multiples. Les défaites et humiliations militaires se succèdent et chacun en son coeur voit les heures de gloires voilées au delà des brumes du passé. Certains en sont même venu à envisager que notre Empereur était déchu de son mandat céleste, je fus moi même grandement troublé et dut avouer que les dieux ne peuvaient ainsi abandonner notre nation. Nous avions forcément pêché et aujourd'hui est venue l'heure d'en payer le prix. Leur bonté absolue a quitté les temples et les malades pleurent les miracles d'autrefois. C'est au fond du gouffre qu'ils redoublent de dévotion, ces pêcheurs et ces faux dévots, leur dégoutante hypocrisie souille davantage encore l'honneur bafoué que nous présentons aux divins.
J'ai vu... de mes propres yeux ces nefs fendre le brouillard qui envahissait la rade. Mon coeur s'est arrêté de battre et pendant un instant ... un court instant j'ai eu en moi la conviction que ces hommes ne pouvaient être que nos sauveurs, des envoyés des dieux, favorisés par eux pour nous châtier. Un punition salvatrice destinée à faire pénitence de toutes nos déviances. Peu de temps après ils sont arrivés avec leurs créatures démentes, ils ont pillé les maisons et massacré les quelques personnes qui tentaient de résister.
Nous étions pris au piège incapable de voir ce qui pouvait se passer à l'extérieur, puis nous avons été évacué par les souterrains du temple de Délémia pour émerger au milieu des innombrables rangs de la légion qui encerclait la cité. Il nous fallut peu de temps pour apprendre que l'Empereur Dujun auparavant apparu sous la forme d'un spectre avait repris forme humaine et s'apprêtait à mener nos soldats à l'assaut. Nous fûmes alors témoin du plus impensable des prodiges, alors même que nous pensions tous avec effroi que face à ces "Olimorses" l'assaut de l'armée impériale serait couteux en homme l'Empereur fit fuir ces monstres des abysses avec autant de facilité que pour écarter de soi quelque insecte insignifiant.
Si certains doutaient jusqu'alors ils ne purent plus longtemps faire preuve de réticence. Cet homme était soit un ange soit un démon mais il était sans aucun doute doté des plus grands pouvoirs qu'il ait été donné de voir depuis mémoire d'ancien dans l'Empire. Peu de temps après l'on apprit qu'à la tête de ses sujets revigorés il avait pris la route de Dominia afin disaient certains d'en bouter l'usurpateur qui régnait illégitimement ici depuis quelques années.
Les nouvelles nous parvinrent rapidement de la cité impériale où les citoyens terrorisés faisaient état de spectres maléfiques rôdant dans les rues et s'adonnant aux pires déprédations tandis que dans les rangs d'une armée jusqu'à maintenant démoralisée la vertu semblait reprendre ses droits, fortifiant les coeurs et rassurant les âmes.
Ainsi donc Dujun avait il récupéré ses droits après des centécycles d'absence, la joie avait envahi les rues des cités de l'Empire sauf à Sardân où elle se voyait compensé par le traumatisme de l'invasion. Toujours est il qu'au milieu des tumultes les Kohriens avançaient de nouveau serein, apercevant enfin l'horizon et la fin de leurs errances.
Par Anthrocius, Gardien du SavoirRetour