La famille d'Eregon en Ithoria
La famille d’Eregon habitait Angelune depuis déjà de nombreuses décennies, voire plusieurs siècles. Toutefois, quelques descendants avaient préféré la capitale ou la ville de leur ancêtre, Montargent, à la ville portuaire. Mais c’est bien à Angelune que vécu Laurian d’Eregon et Blanche de Bayssac ainsi que leurs trois enfants.
Le mariage célébré en 1518 avait ainsi uni deux grandes familles nobles réputées. Laurian avait alors un avenir brillant devant lui dans la Sainte Inquisition et Blanche mettait à profit sa minutie et son talent au service de l’orfèvrerie. Elle concevait en effet d’excellents bijoux et parures de toutes sortes. Ses confections étaient très prisées.
Le couple eût 3 enfants entre 1520 et 1527. Le troisième enfantement laissa cependant Blanche de Bayssac très affaiblie et elle tomba gravement malade. Les meilleurs prêtres guérisseurs du Royaume furent dépêchés à son chevet, mais nul ne trouva la source du mal qui l’a ravagé et, bien qu’elle survécu, sa santé demeura fragile.
Les personnalités de Blanche et de Laurian étaient fort différentes. Le père était un homme strict, sévère et impitoyable, quoique juste et intègre, alors que la mère était une femme douce et aimante, dévouée à sa famille et à son art.
Ils furent tous trois, bien évidemment, élevés dans la Foi du Juste. Dès l’âge de 4 cycles, un précepteur se chargea de leur éducation. Ils apprirent à Le vénérer, ils mémorisèrent ses Saintes Écritures, ils appliquèrent son Dogme.
Les attentes de Laurian d’Eregon étaient à la hauteur des conséquences de ceux n’y répondant point. Pour lui, ses enfants devaient faire honneur à leur sang et ne pouvaient connaître la moindre faille. Tout se devait d’être exemplaire et aucune erreur, aucun écart n’était toléré.
On arriverait presqu’à croire que si l’un de ses enfants déviait de la Foi en Keldar, il le déshériterait et le renierait plutôt que de tenter et le ramener sur le droit chemin. Peut-être même se mettrait-il lui-même en devoir de lui faire expier sa faute et de le pourchasser jusqu’aux confins du territoire.
Ainsi ses enfants ne pourraient être source de satisfaction qu’en faisant preuve d’une Foi sans faille envers le Dieu unique et d’un dévouement total à Son Dogme.