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La famille d'Ylnalaen sous la dynastie Dalriel

A la mort de Galoric, la routine qui était le quotidien des membres de la lignée d’Ylnalaën repris de plus belle. Les descendants de l’érudite, s’appliquant méthodiquement à ne pas se faire remarquer à être de parfait élément du système. La plupart des mentions au nom de Galoric d’Ylnalaën furent rayés des archives de la famille afin que plus jamais ils n’aient à revivre l’opprobre qu’ils avaient connus par sa faute. Du moins c’était ce qu’ils croyaient. Il fallut attendre l’ascension d’Eradored pour qu’à nouveau un d’Ylnalaën sorte du lot. Ce fut l’époque où les membres de la lignée accédèrent à la noblesse du Royaume et où les traditions familiales changèrent drastiquement. Un carcan strict de règles fut édicté afin de ne plus déshonorer le sang d’Ylnalaën. Ainsi chaque fils aîné de la branche principale se devait de devenir un cavalier émérite et si cela lui était possible de revendiquer le grade de Paladin du Royaume. Les cadets étaient envoyés comme homme d’Église ou comme inquisiteurs. Rapidement, les d’Ylnalaën furent connus comme les nobles les plus méprisants envers le peuple et les plus stricts quant à la pureté de leur lignée. Usant de leur notoriété nouvelle, ils accédèrent à des postes plus importants que ceux auxquels ils n’avaient jamais pu prétendre. Ils se coupèrent peu à peu des préoccupations de la plèbe pour se concentrer sur l’influence de leur lignée auprès de la cour. Ils poussèrent le vice jusqu’à faire des descendants en ligne indirecte de la Sainte leurs courtisans, valets aveugles et obéissants de leur quête de reconnaissance.

Heureusement ils ne furent jamais des intrigants et condamnaient avec vigueur toutes les voix qui s’élevaient contre la Couronne et le clergé. Ceux qui rejoignaient les rangs de l’armée étaient également des soldats appréciés, dévoués à leur hiérarchie et obéissant sans hésitation au moindre ordre qui leur était donné. Ainsi se voyaient ils souvent confiés les missions pour lesquelles la plus grande confiance était requise, car ils faisaient alors tout pour l’accomplir même au porte de la mort. Quelques noms ont été cités comme des héros de leurs époques, mais furent oubliés par l’histoire. On pourrait citer ainsi Ethelred d’Ylnalaën qui périt sous les coups d’Havrebois au sud de la forêt elfe ou Jasmina d’Ylnalaën qui fut élevée au rang de Paladin pour ses hauts faits d’armes à la grande muraille. Chacun de ces actes étaient bien évidemment consignés dans les archives familiales et il n’était pas rare que pour accroitre plus encore leur prestige des chants et des poèmes lyriques glorifiant ceux-ci étaient commandés aux ménestrels et poètes en vogue, et que ceux-ci étaient chantés par des troubadours généreusement payés au sein de Kival la Sainte. D’après certains, il y eut même un drame écrit pour relater la vie de Cheiron d’Ylnalaën mais celui-ci ne fut jamais donné en représentation.

Ainsi vécurent les d’Ylnalaën jusqu’à la chute d’Ithoria. Soldats, ecclésiastes dévoués et soumis à leur hiérarchie, nobles méprisants envers le peuple. Ils étaient alors à l’apogée de leur gloire, jusqu’à ce que la cruel perte des terres saintes ne leur fasse perdre possessions, argents et pis que tout la très grande majorité des membres lors des diverses batailles qui précédèrent l’exil.