Drogmar, tête de pont entre Gor'Kaggar et ses voisins du Nord et de l'Ouest, est la principale cité frontalière du peuple de la force et une des dernières grandes villes des grandes plaines du Sud à toujours être habitée.
« Habitée » est d'ailleurs un bien faible mot pour décrire l'animation qui y règne depuis qu'un nouveau Klan, le Cerkl', a pris en main les rennes de la cité. Grands travaux de fortification, campagnes de recrutement, ouverture de nouvelles échoppes et arrivage de nouveaux habitants... la ville est devenue une fourmilière en pleine effervescence et bien loin semblent désormais autant la grande épidémie de 1552 que le nomadisme avorté de feu le Vhôn Tormork qui avaient pourtant failli avoir raison de la cité.
A ceci viennent s'ajouter les activités traditionnelles de la ville, à savoir la coupe du bois, l'artisanat lié à celui-ci ainsi qu'au cuir et les fameuses forges de Drogmar... tout comme une culture martiale particulièrement développée due notamment à une longue histoire de conflits frontaliers avec les anciens voisins sylvestres des Klans de Drogmar.
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Lorsqu'on s'approche de la ville en venant de l'Est, on peut déjà de loin entendre les martèlements répétitifs qui rythment la journée des habitants. C'est de ce côté de la ville que se trouve le quartier des forges avec ses armureries, ses commerces d'outillages et ses grands fourneaux.
Suivre l'artère principale qui s'enfonce plus loin dans la ville mène le visiteur au centre de celle-ci. On y trouve la mairie et la salle d'armes ainsi que des habitations dont certaines ont été réquisitionnées pour être transformées en casernes ou en entrepôts. C'est d'ici que le gouverneur veille sur la ville.
À quelques pas seulement du centre, la fameuse auberge du Chti'Bouchon, tenue par le non moins fameux Gégé, marque la frontière du coeur administratif et militaire et des quartiers Sud. Ceux-ci constituent dans une certaine mesure le revers de la médaille. Il s'agit de la partie de la ville où vivent depuis toujours la majeure partie des nombreux bûcherons de la ville. L'on y trouve aussi chasseurs, tanneurs et nombreux travailleurs journaliers ne possédant que la force de leurs bras. Même si ce n'est pas le quartier des Ombres d'Algornar, c'est ici que se rendra le visiteur malintentionné cherchant une salle de jeux, un troquet infâme ou un autre lieu où conduire une activité pas tout à fait licite.
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C'est également dans le Sud de Drogmar, au bout d'une sombre impasse, que se dresse l'Enfourn'heur, l'établissement d'Erbolina. Cette orckesse a fait du vice, de la luxure et des affaires des autres son fond de commerce.
L'Ouest de la ville se présente sous un autre jour. Non moins industrieux que le Sud, il s'agit ici d'activités plus lucratives et nécessitant un travail plus spécialisé. Ici se dressent les scieries, les ateliers des charpentiers, des tonneliers, des ébénistes... mais également les échoppes des bottiers, bourreliers et autres... Bref, c'est ici que sont concentrées toutes les activités artisanales liées aux métiers du bois et du cuir. On y trouve également une banque et l'ancien temple d'Otharn autour duquel circulent des rumeurs: un nouvel chantier serait déjà prévu...
La partie septentrionale de la ville quant à elle – celle-là même où se situent certaines boutiques particulièrement prisées par les porteurs de livre – a toujours été le quartier marchand de la ville. Et même si aujourd'hui le commerce extérieur semble moribond à cause des hostilités avec l'Empire de Kohr, ce quartier reste une véritable plaque tournante. Le commerce avec les populations des plaines environnantes et le nombre accru de nomades, ainsi que les échanges qui subsistent malgré tout avec l'Arténie, garantissent un commerce qui reste florissant. Ici, le paysage urbain se compose de nombre d'entrepôts, comptoirs, échoppes et autres. Très peu d'artisans y habitent, il s'agit ici avant tout d'intermédiaires. C'est la partie de la ville où les influences étrangères sont les plus tangibles.
Ainsi, notre visiteur a terminé son tour de Drogmar intra-muros. Les épreuves et l'appel au nomadisme de Tormork avaient considérablement affaibli la ville, la vidant d'une partie de ses habitants. Mais les évènements depuis la mort du dernier Vhôn, les grands projets nécessitant une main d'œuvre importante, un Klan fort et une économie locale en pleine renaissance ont attiré un certain nombre de nouveaux habitants venus des quatre coins des plaines. Avec ceux-ci, la ville a fini par revenir à sa taille d'antan et tend même à dépasser celle-ci. La preuve en est un vaste campement improvisé au nord des murs. Celui-ci abrite à présent une bonne part des ouvriers venus trimer sur les chantiers ainsi que d'autres immigrés et nomades de passage. Il grandit chaque jour et tend à prendre des aspects plus permanents, et même si la plupart de ses occupants finissent par repartir après un moment, certains de ces derniers tentent de trouver une place à l'intérieur de la cité pour y rester.
Union d'Hâvrebois