Résumé Chronologique
- 9000 Egire Les cités elfes sont détruites, seules subsistent les Cités de la Forêt et les elfes qui y sont à l'abri. Les dieux quittent le monde. Début de l'âge de la Force.
- 5400 Révélation d'Enarsiel, l'âge de la Force cède la place à l'âge de la Loi
- 5300 Règne de Lómion et mort du roi, assassiné par Relwen
- 5207 Couronnement de Nienor
- 3207 Couronnement de Balan
- 3000 Naissance des trois armées elfiques
- 1607 Couronnement de Caranthir
- 1037 Couronnement de Marach "le fou"
- 1000 Disparition du clan
Flammedargent- 627 Couronnement de Fëanor
- 224 Couronnement de Serindë Alàwënias Llewallys
0 L'Alliance contre le Fléau
147 Légers rapprochements entre les armées des clans des
Brumes et de
Hautelame472 Disparition des clans
604 Couronnement de Maedhros
700 Disparition de Liderc Gawcöners
1082 Escarmouches avec les Orcs
1085 Traité de Drogmar
1241 Couronnement de Luindlor Tylwyth
1420 Restructuration de l’Armée
1547 Epoque actuelle
Avant l'Egire ?
Les Temps mythologiques remontent à l'origine des âges. L'Egire n'ayant laissé pratiquement aucune trace de la civilisation elfe d'avant, tout repose sur les mythes et les légendes qui nous ont été transmis oralement.
L'écriture ayant complètement changé depuis cette époque, il ne reste aucune trace écrite.
L'Egire.
L'évènement sur lequel nous sommes mieux documentés est l'an 0 de l'ancien calendrier elfe, l'Egire. L'Egire s'étire théoriquement sur une période de 4 ans, mais il n'est pas impossible que cette période de trouble ait duré plus longtemps.
On sait peu de choses sur le détail des évènements, seuls quelques contes terrifiants sont venus jusqu'à nous, mais on en connait par contre les résultats. A force de recoupements, les historiens finirent par avoir quelques certitudes.
- Toute la civilisation elfe extérieure à la Grande Forêt fut réduite à néant, les villes rasées jusqu'aux fondations, les champs brulés, et presque tous les elfes tués. Seuls survécurent la poignée qui vivait dans les villes de la forêt, Camthalion, Orodreth et Elrohir.
- Au moment de l'Egire, les elfes hors de la forêt avaient atteint des très hauts degrés de savoir scientifiques, et construisaient des machines incroyables, qui non seulement ne leur survécurent pas, mais furent, pour la plupart des commentateurs, la cause de leur perte.
- Selon certaines legendes, le déclenchement de la crise était lié à l'écriture. Les anciens elfes s'étaient bien trop avancés dans la maîtrise de l'écriture et des mathématiques et acquirent un pouvoir déraisonnable qui les détruisit.
- Il parait aussi que lors de l'Egire, les dieux quittèrent le sol d'Ideo et les elfes perdirent tout contact avec eux.
A la suite de l'Egire, les elfes survivants se réunirent et prirent quelques décisions qui marquent toujours le Peuple Elfe, un certain nombre de choix philosophiques qui sont toujours d'actualité.
- L'ancienne écriture et l'ancien langage furent abandonnés. L'on créa alors artificiellement une langue purement symbolique et arbitraire, une pure construction poétique, qui toujours tendrait un rideau entre la réalité et l'esprit. C'est aussi pour cela que la poésie est tant valorisée chez les elfes. Il faut jouer avec la langue pour qu'elle ne joue pas avec vous. Plus l'on s'amuse avec sa forme, moins on risque de rendre son fond dangereux.
C'est aussi de cette période que vient la réputation de futilité des elfes. La vérité n'est pas une valeur portée au pinacle car les elfes savent quel danger elle cache. Rien de plus horripilant pour un humain qu'un elfe qui fait un jeu de mots en plein milieu d'une importante déclaration diplomatique. Il faut comprendre que pour un elfe, jouer avec la langue, rimailler, faire des calembours est presque un devoir sacré.
A noter que ce qu'on appelle l'elfe antique n'est pas la langue de la civilisation d'avant l'Egire. Mais avec une telle propension à la création linguistique et aux jeux de langue, l'Elfique est une langue qui évolue beaucoup, et des textes rédigés il y a trois mille cycles sont souvent illisibles pour les elfes actuels.
- Les elfes choisirent la Stase. Doctrine officielle et plus que jamais d'actualité, les elfes cessèrent toute évolution scientifique et technologique. L'acier forgé, il y a 9000 cycles l'était avec les mêmes techniques qu'aujourd'hui, les maisons construites de la même façon. L'obsession humaine du "toujours mieux, plus vite, plus fort" n'existe pas chez les elfes, et est considérée comme très dangereuse. Nombreux sont les elfes qui pensent qu'un jour les orcs et les humains disparaîtront comme disparurent les elfes.
Les elfes ne cherchent que l'équilibre.
Les lois furent codifiées tardivement, mais depuis qu'elles le sont, elles n'ont pas changé.
La société n'évolue pas, elle s'adapte légèrement, petit à petit. C'est l'une des raisons pour lesquelles les elfes n'aiment pas être en relation avec les royaumes humains et orcs : tout y bouge le temps, ils ne sont pas fichus de garder un roi plus de 100 cycles, ni une loi plus de 20.
- La grande forêt fournissant gibier, baies et fruits en abondance, il n'a jamais été question d'agriculture intensive, ou de domestication de la nature. Désormais les elfes vivraient en symbiose avec la nature. Ils adoptèrent la Loi Naturelle.
Les dieux revinrent ensuite, les uns après les autres. Ils ne s'incarnaient plus, mais parlaient en songe aux elfes, les visitaient, les possédaient parfois. La première à revenir fut
Galmaniel et elle fut vénérée comme la source de toute chose, la mère de la forêt et du monde.
Puis rapidement vint
Elduniel et avec elle, commença l'âge de la Force.
L'Age de la Force
Il faut comprendre qu'en ayant fait le choix de la Loi Naturelle, les elfes avaient abandonné la notion d'état et même réellement de société. Il n'y avait pas de monnaie, pas d'autorité, pas de dirigeants d'aucune sorte. Tous vivaient en harmonie par une sorte d'égoïsme bien compris qui faisait que chacun savait qu'en ne provoquant pas son voisin, et en respectant ses biens, celui-ci ferait de même. Les conflits étaient réglés par la médiation collective, et tout allait pour le mieux.
Mais quand Elduniel la Rouge vint souffler dans le cœur de ses premiers disciples, les choses changèrent. Ils montrèrent un autre aspect de la Loi Naturelle, celui du tous contre tous, de l'Ambact Verna, du règne du plus fort. Ils étaient violents, brutaux, prenaient ce qu'ils désiraient : femmes, nourritures, œuvres d'arts… Dans l'ordre naturel des choses, ils étaient les prédateurs, et les autres elfes, les proies.
Si de nombreux elfes souffraient de la situation, personne n'aurait songé à la remettre en cause : chacun savait que la nature n'est pas tendre, mais violente et sans pitié. Pour beaucoup, Elduniel n'était qu'un autre visage de Galmaniel. Là où Galmaniel était la naissance, la paix et la satiété, Elduniel était la mort, la guerre, le manque.
Elduniel était la faux du renouveau, détruisant pour permettre de nouvelles naissances. Sans elle, beaucoup estimaient que la Stase serait devenue sclérose, calcification. La sauvagerie d'Elduniel permettait un équilibre actif. Le terme ancien pour "Guerre" était d'ailleurs le même que celui de "Loi". Elduniel et la violence de ses disciples étaient l'incarnation de l'ordre naturel des choses.
Shadaliel revint, puis
Ulmidiel. Mais Ulmidiel était très mal vu. La recherche du savoir s'assimilait pour beaucoup d'elfes à une volonté de dynamisme et de rupture de la Stase.
On ne sait quand Velaniel revint, mais ce fut après Ulmidiel. Les fidèles de
Velaniel voyant ce qui arrivait aux adorateurs d'Ulmidiel se cachèrent longtemps, faisant croire qu'ils étaient sans dieu.
Le règne d'Elduniel aurait pu durer longtemps, tant personne ne songeait à le remettre en cause.
L'Age de la Loi
Puis vint la révélation d'
Enarsiel et le retour de
Lorikiel. Quand le dieu réapparut, il parla par la bouche d'une jeune prêtresse, et annonça la fin de l'âge de la Force et le début de l'âge de la Loi. Cela ne se fit pas sans peine, il y eut de nombreux affrontements, les prêtres d'Ulmidiel, de Velaniel et de Lorikiel joignirent leurs efforts pour faire plier le clergé d'Elduniel. On dit que finalement Enarsiel engagea en duel Athenaëor, grand prêtre d'Elduniel, véritable démon sanguinaire et que par la douceur de son chant, elle parvint à le calmer. La scène de leur confrontation est contée dans le lai d'Enarsiel, et rejouée lors de la Grande fête de Lorikiel par le plus ancien membre du clergé d'Elduniel et la plus jeune membre du clergé de Lorikiel.
Ce qui est certain, c'est que moins d'un cycle après la révélation, les disciples d'Elduniel se soumirent et acceptèrent la Loi de Lorikiel. On passa alors de la Loi Naturelle à la Loi des Traditions, mais sans remettre en question ni la Stase, ni la soumission à la nature.
Les guerriers prêtèrent serment de mettre leurs lames et leurs colères au service de la Loi.
La Loi primitive était très fruste et très brutale. Les châtiments corporels, les mutilations et les exécutions étaient fréquentes, et le clergé d'Elduniel était responsable de les appliquer.
Il faudra attendre le règne de Fëanor pour que Lorikiel dicte le corpus actuel des lois. En vérité, il marque moins une vraie révolution qu'une harmonisation des pratiques qui avaient cours dans les différents clans et les différentes villes et un dépoussiérage des anciennes voies jugées trop brutales.
Peu après la révélation d'Enarsiel et sous l'impulsion du clergé de Lorikiel, la société elfe commença à se hiérarchiser, et à s'organiser. Ce n'est pas un hasard si il fallut attendre moins de 100 cycles pour que le besoin se fasse sentir d'une autorité suprême et que Lómion soit couronné roi, porté par la ferveur populaire. L'apparition d'une autorité laïque se fit avec force grincement de dents chez de nombreux prêtres qui abandonnèrent du coup une grande quantité de leurs pouvoirs.
Lomion
L'histoire du premier roi et considéré par certains historiens comme une légende, mais paradoxalement, même ceux là considèrent que Lómion fut le premier roi. Son mythe est profondément inscrit dans l'imaginaire elfe.
Lómion naquit donc il y a environ 6300 ans, dans une modeste famille de Ranewen. Ses parents étaient de modestes tanneurs et la tenace odeur fit que ses détracteurs affublèrent vite Lómion du cognomen de "puant."
Il s’avéra que cet enfant apprenait bien plus vite que les autres. Il se montrait habile en tout. Ses parents n’avaient de cesse de vanter ses mérites. Il grandit rapidement en maturité et fit ses premiers pas dans le monde des adultes alors même qu’il n’atteignait pas la taille d’un adolescent.
Tout en lui le prédestinait à être un chef si ce n'est sa modeste extraction. Il avait la connaissance, la sagesse et la capacité au combat qu’un elfe au terme de sa vie n’aurait normalement pas pu atteindre.
Nombreux étaient ceux qui se mirent à voir en lui l’incarnation d’un dieu. Un nouveau dieu sage et puissant, venu sur Ideo pour mener les Elfes vers leur destinée.
Le peuple Elfe venait de quitter l'âge de la force, et tous cherchaient une personnalité forte pour faire respecter les nouvelles lois. Le clergé de Lorikiel soutint Lómion et bien vite, tous lui rendirent hommage et voulurent faire de lui un quendëtar, un roi.
Quand la puissante famille Aradan, les plus grands forgerons de Ranewen offrirent leur fille unique Erenthial en mariage au jeune roi, toutes les réticences disparurent, et plus jamais on ne parla du jeune elfe comme de "Lómion le puant." Erenthial était le joyau de Ranewen, tant par sa beauté que par sa fortune, et il est dit qu'elle aima follement Lómion dès le premier regard. Lors du mariage, tous furent éblouis par l'incroyable beauté des mariés et par l'amour sincère qu'ils se portaient visiblement. Lómion prit son nom, puisqu'il n'en possédait pas lui-même, et c'est ainsi que naquit la première dynastie elfe, celle des Aradan.
Toutefois, nombre de prêtres d'autre clergé voyaient d'un mauvais œil à la fois ce qu'ils considéraient comme de l'idolâtrie et un grand risque pour leur propre pouvoir. Ils choisirent donc un elfe simple et innocent pour faire passer à Lómion l'épreuve de la mort. L'argument théologique était que si il était réellement un dieu, il ne mourrait pas et saurait leur pardonner dans son infinie mansuétude. Pour de nombreux historiens, l'argument théologique n'était qu'une excuse cynique pour assassiner celui qu'ils considéraient comme un rival.
Le jeune roi, le lendemain de son couronnement et de son mariage, alla se promener seul dans la forêt. Il n'avait avec lui aucun garde ni aucune escorte. Il était un excellent guerrier, et de toute façon tout son peuple l'aimait et l'adulait.
Une fléchette empoisonnée mit fin à sa vie. Une simple blessure à la nuque et le roi tomba, mort avant d'avoir touché le sol.
C'est pour commémorer cet évènement tragique que lors de la cérémonie du couronnement de tous les quendëtar, on leur brûle avec un stylet de métal rougi une minuscule cicatrice dans la nuque.
Un tel évènement aurait pu plonger le peuple Elfe dans le chaos et annoncer le retour de l'ère de la Force. Le clergé d'Elduniel ne se priva pas de faire remarquer que le roi avait, par sa mort, prouvé sa faiblesse, et par là même son inaptitude à gouverner.
Mais un nouveau prodige vint prolonger l'âge de la Loi.
Erenthial fut très touchée par la mort de son époux. La jeune reine pleura tout le jour et toute la nuit, à l’annonce de son veuvage. Puis, elle souhaita se rendre à l’endroit exact où son époux était tombé. Ce qu’elle fit seule.
Nous ne pouvons donc qu'extrapoler ce qui suivit, mais peu d'épisodes de l'histoire du peuple elfe furent aussi mis en chansons, en poèmes, pièces de théâtre et ballets que ce qui, nous dit la légende, suivit. Laissons la parole à Endred Lissül et à ces vers immortels :
"Arrivée sur place, Erenthial s’agenouilla sur la terre humide. La forêt lui faisait l’effet d’avoir pleuré elle aussi. Des larmes glissèrent sur sa joue, qu’une main enveloppée de froid vint essuyer"
On ne sait pas exactement ce qui arriva alors car Erenthial resta fort discrète sur l’affaire.
La thèse officielle, qui est également la plus prisée des poètes, affirme que le jeune roi apparut à son épouse sous la forme d’un spectre d’elfe adulte et qu'il s'unirent afin qu'elle porte son fils. D’autres prétendent que cette apparition était l’œuvre d’un mage elfe puissant, désireux d’asseoir sa descendance sur le trône elfique, pour certains, c'est Lorikiel en personne qui vint s'unir à la reine veuve, alors que pour d'autres, l'enfant fut simplement conçu pendant la nuit de noces.
Quoiqu’il en soit, Erenthial revint, prétendant porter en son sein le fils de son défunt époux et roi. Sa grossesse dura une journée et une nuit pleines, autant de temps, remarqua-t-on, que les pleurs de la reine.
Et, au petit matin naquit l’enfant, dans un accouchement rapide et sans aucune douleur. Il fut baptisé Nienor, ce qui, en elfique, signifie deuil.
Les diverses versions concernant l'origine de l'enfant divisèrent quelques temps les elfes. Mais, comment faire face au prodige d'une telle naissance ?
De plus, l’enfant ressemblait trait pour trait à son père et avait hérité la même facilité à l’apprentissage, de la même précocité, du même génie.
Les querelles cessèrent donc à son sujet car il s’avéra être un bon roi, populaire, aimé de son peuple, et à l’écoute de ses sujets.
Le clergé, d’abord réticent, finit par renoncer au pouvoir temporel et jurèrent fidélité à
Nienor, une fois établi clairement qu'il n'était qu'un elfe, sans aucune origine divine.
Nienor, soucieux d'établir de bonnes relations avec les temples, insista toute sa vie sur sa non-divinité, mais les récits de l'époque, font état d'un elfe qui courait plus vite que le cerf, calmait un ours furieux par ses chansons, à qui nul ne pouvait mentir sans qu'il le sache, et dont les yeux étaient si troublants que personne ne pouvait soutenir son regard.
La reine mère Erenthial se retira du monde, n'apparaissant qu'en de très rares occasions. On ne lui connaît pas d'amis, pas de confidents, et surtout, elle ne laissa aucune trace écrite ou peinte. Pas de lettres, pas d'œuvres, seul son nom a survécu à son passage sur terre, souvent murmurée comme une prière par les nis à l'heure de la délivrance, pour que l'accouchement soit rapide et sans douleur.
Nienor
Nienor eut le plus long règne de toute l'histoire du peuple Elfe. Beaucoup pensent que c'est par amour pour ses fils qu'il quitta le trône, le jour anniversaire du 2000ème cycle après son couronnement.
On ne sait exactement pourquoi, mais Nienor, alors que toutes les plus belles femmes du royaume étaient transies d'amour pour lui, il choisit Idril, une elfe plus vieille que lui, une amie d'enfance de Lómion, issue d'une famille d'artisans peu fortunés. Nienor la rencontra alors qu'il allait visiter l'ancienne maison de son père et l'aima immédiatement. Ses origines modestes et son manque d'éducation furent un sujet de sarcasme et de mépris, surtout venant de toutes celles qui jalousaient sa place. Elle n'était pas très belle, plutôt maladroite. Enfin, la façon pour le moins trouble dont Nienor la choisit, elle qui aimait son père, la rendirent suspecte. Malgré tout cela, l'incroyable gentillesse d'Idril, sa patience et sa compassion en firent rapidement une souveraine aimée et respectée et sa grammaire maladroite attendrit vite plus qu'elle ne choqua.
Leur amour donna naissance à trois enfants ; Balan, Amras et Yavanna. Quand Nienor se retira, c'est à Balan, son aîné qu'il laissa le trône, décision que de nombreuses pe