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95 Joueurs sur Ideo (4581 inscrits) : 51 humains 2378), 30 elfes 1431), 14 orcs 772) | 2 joueurs connectés | Liste des joueurs | IDEO V 3.6.5-1

Nephta

De l'Amour, ou l'histoire de la divinité Nephta



Surnom : L’Aveugle.

Représentation : une jeune femme blonde, en robe rouge, les pieds dans l’eau, regardant vers la mer; l'air tourmentée. Elle est souvent représentée avec un masque rouge en forme de chauve-souris sur les yeux.

Symbole : la chauve-souris

Dieu de référence : Délémia.

Charge : Nephta est l’instrument fou de Délémia dans l’inspiration de l’amour à ses fidèles. Elle sème, papillonnante, les semences brûlantes de son pouvoir, sous le regard amusé de sa déesse tutélaire. Evaporée, voire à certains moments sans jugement, elle répand au hasard ses bienfaits parmi les hommes, embrasant aléatoirement les cœurs les plus endurcis ; et les reprend aussi vite, sur un coup de tête, laissant ses cibles hébétées, hagardes.

Cortège : Nephta est rattachée au cortège de la Déesse du Désir.
Elle est priée pour encourager la naissance des passions, autant par les solitaires en mal d’amour, que par le mari lassé par sa femme, quelques soient les conséquences.
La créations de philtres d’amour et rituels censés engendrer la passion lui est souvent dédiée.

Légende : Rapportée par Blanche Delyra
Voici le récit narré par l'Empereur lors des festivités panthéoniques, concernant Nephta, lors de la nuit consacrée à la Déesse aux Masques. Malheureusement je ne pourrai pas retranscrire le "son et lumière" impérial.

Nephta était ainsi la première fille de Karkh et de Dallia, née d’un amour sincère qui semblait s’être imprimé tant sur ses traits que dans son caractère. Elle rassemblait ainsi aux yeux des dieux comme des fidèles toutes les qualités. D’une beauté lumineuse, humble, discrète, bienveillante, elle s’annonçait comme une étoile montante du Panthéon. Sa bonté envers les mortels lui attirait un nombre chaque jour croissant de fidèles.

Elle avait décidé, avant qu’on ne décide de ces attributs, à l’instar des autres divinités mineures comme elle, de visiter les trois autres des Grands Dieux afin de s’enquérir de la philosophie qui présidait à l’exercice de leur pouvoir et de déterminer ce qu’elle porterait le mieux. Azolth et Aldménir l’accueillirent à bras ouverts, séduits par la franchise et l’intelligence vive de la nouvelle déesse. Elle entraperçut l’importance de l’Achèvement dans le discours sec du dieu des morts ; elle entrevit, malgré le discours ésotérique de l’Oublié, quelques-uns des mystères qu’il gardait.

Délémia, seule, se montrait insatisfaite de sa trop parfaite nièce. Elle avait vu l’adulation des hommes et des dieux pour Nephta et la jalousie, comme un feu qui reprend sur des braises, s’était embrasée en elle. Alors que la jeune déesse arrivait inconsciente auprès de la Sombre Reine ; Délémia, de façon surprenante, la grima en humaine, se déguisa elle-même et l’emmena dans le monde des hommes. Elle lui expliqua la soumission des hommes à leurs désirs et comment elle leur insufflait l’envie de vivre, comme un souffle. Alors que son explication arrivait à sa fin ; elle laissa Nephta seule au bord de la mer, sur une falaise, lui annonçant qu’elle avait une dernière chose à lui montrer.

Délémia investit un simple berger qui passait par là de tout son pouvoir de séduction, et le fit monter auprès de sa pupille. Nephta, innocente, tomba instantanément amoureuse du jeune homme.

Nephta ne voyait pas le temps passer avec le berger, au point de presque oublier qu’elle n’était pas humaine. L’attachement qu'elle éprouvait pour lui l’aurait tout fait abandonner: elle était amoureuse, un sentiment qu’aucun des quatre autres dieux n’avait pu lui faire comprendre : mais comment pouvait-on le comprendre sans en faire l'expérience ?

Alors qu’un jour elle se hâtait de le rejoindre à son troupeau pour lui faire une surprise, elle eut le choc de découvrir le berger avec une autre femme : la passion céda au désarroi puis à la colère. Et c’est avec sa colère que Nephta blessa la maitresse du berger, avant de s’enfuir, laissant derrière lui son amant.
L’attachement qu’éprouvait Nephta pour le berger était cependant plus fort, et elle finit par revenir vers lui, non sans une certaine rancune.
Toujours invisible, Délémia, qui n’était point étrangère dans l’amourette passagère du berger, allait mettre le point final à son projet pour sa nièce.

Il arriva qu’un jour, peu après cet incident, tandis qu’elle se promenait au bord de la mer, la déesse mit sur son chemin un naufragé inconscient. Nephta s’occupa de panser ses plaies et de veiller sur lui, non sans être troublée par le charme de l’éphèbe.
Elle contempla longuement son visage auréolée d’une tignasse sombre bouclée : le désir de poser ses lèvres sur l’inconnu vint, mais elle se retint, repensant au berger qui devait l’attendre au loin. Sa récente trahison lui revint en mémoire, plongeant Nephta dans le dilemme, tandis que dans le monde des hommes, Soliôr commençait à se coucher. Elle finit par céder à son désir, inoffensif s’était-elle convaincue, de poser ses lèvres sur les siennes...
Le naufragé s’éveilla à ce doux contact, et un coup de foudre les lia le temps d’une nuit, tandis que Délémia, toujours invisible, les observait triomphante.
Car au matin, ce fut le bruit de la chute de la falaise du berger qui réveilla Nephta, toujours dans les bras de son amant, qui avait succombé dans la nuit.

La pauvre déesse, effarée, fuit la plage où reposaient son amour et son amant et alla se réfugier dans une grotte sombre au bord de la mer, à l’écart des hommes et des dieux, avec pour seule compagnie et confidentes les chauve-souris, où, au bord de la folie, elle se consuma lentement dans l’obscurité du lieu et de son esprit. Elle y perdit la vue et les créatures de la grotte lui apprirent à voir autrement, lui permettant de sortir : son esprit resta irrémédiablement atteint, et ses mouvements rappellent les erratiques des animaux nocturnes qui se sont veillés sur elle.

Les dieux d'un commun accord lui donnèrent comme attribut ce en quoi elle avait sacrifié son esprit : l'amour.

La divinité au regard vide, frappe depuis aléatoirement les humains, sous le regard moqueur de la Sombre Reine. Elle porte, si on se fit en ces représentations, une robe rouge et un masque de la même couleur en forme de chauve-souris, recouvrant ses yeux aveugles.

Pour conclure, l'empereur ajouta que cette légende pouvait être vue comme cruelle, d'un certain point de vue. Mais elle est la divinité de l'Amour, le sentiment qui est sans nulle doute le plus fort et le plus destructeur que peut éprouver une âme humaine.